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Pourquoi utiliser les micro-changements pour transformer sa vie

Pourquoi utiliser les micro-changements pour transformer sa vie

En tant que personne empathique et sensible, on a l’impression d’être en adaptation constante, et bien souvent on remet à plus tard les grands changements pour soi-même. Avec le temps on se rend compte que ce n’est pas une stratégie gagnante. Et on se demande comment on va arriver à faire les modifications auxquelles on aspire, puisqu’on a l’impression que c’est une montagne insurmontable.

Même si tu es empathique et sensible, tu es probablement comme moi, logique.  Tu as surement besoin de comprendre pourquoi tu dois faire quelque chose. Alors voici quelques raisons qui pourraient t’amener à choisir les micro-changements pour transformer ta vie.

Pour avoir un sentiment de contrôle de ta vie

Il y a probablement des années, pour ne pas dire des décennies que tu fais des choix de vie selon les besoins des autres. Autant ceux qui te sont chers comme tes enfants, ton ou ta partenaire de vie, tes parents, que tes patrons. Il arrive un moment où l’on se demande quand ce sera notre tour d’être la personne importante pour laquelle on réorganise l’horaire familial. En réalité, il faudra sans doute que tu choisisses de faire des petits ajustements, progressivement, afin d’éviter de multiples confrontations avec tes proches.

Un des petits changements qui a fait une grande différence dans ma vie a été d’apprendre à dire non, point. Étant sensible, tu ressens probablement la déception ou la frustration de la personne qui reçoit ce non, et tu es tentée de te justifier. Pourtant, non est une phrase complète.

En toute franchise, ça m’a pris plusieurs mois à devenir à l’aise de dire non aux autres, parce que je n’aimais pas ressentir leur déception. Il a fallu que j’apprenne à soupeser les conséquences de dire oui. Au début mon point de référence était mon niveau de fatigue. Ensuite, j’ai appris que pour un jour arriver à mon grand but, il fallait que je fasse le ménage dans mes obligations. Nous avons tous le même 24 heures, et je devais évaluer si ces engagements m’empêcheraient d’atteindre mon objectif du moment. D’avoir en tête ce but m’a permis et me permet encore de choisir comment je dépense mon temps.

Est-il plus important de satisfaire les autres et d’acheter la paix, temporairement, ou bien de satisfaire tes besoins? En te choisissant plus souvent, tu auras l’impression d’être plus en contrôle de ta vie, d’être la chauffeure de l’autobus de ta vie plutôt qu’une passagère assise au fond de l’autobus.

Pour être gentille avec toi

Le changement est synonyme de possibilité de faire des erreurs. Et les erreurs, ça veut dire de la critique : des autres et de toi-même. La perspective d’être critiqué est un stresseur en soi, surtout si tu es perfectionniste. Il faut avouer que bien souvent, nous sommes nos pires critiques.

Nous n’oserions pas parler à quelqu’un d’autre de la façon dont nous nous parlons. Plus cette auto-critique est sévère et méchante plus elle a un effet sur ton corps physique, car elle t’amène dans un état de combat ou de fuite face à cette menace que tu es pour toi-même. Il y aura une augmentation du niveau de cortisol pour t’aider à y répondre. À long terme cette hausse de cortisol entrainera une diminution importante des neurotransmetteurs qui te permettent d’éprouver du plaisir.

Comme moi, tu sais que les erreurs font partie de la vie et surtout de l’apprentissage de quelque chose de nouveau. Et pourtant tu es quand même dure avec toi-même lorsque tu n’es pas parfaite.

Les jeunes enfants ont droit à l’indulgence, tandis que les adolescents et les adultes sont facilement jugés. En occident, nous avons internalisé que nous devons avoir les bonnes réponses et les bons réflexes tout le temps. C’est comme si nous vivions pour avoir 100% sur le test de la vie, à toutes les fois. Quelle limite! Et quelle utopie! Il est donc important de mettre les choses en perspective.

En développant ma capacité à être gentille avec moi-même, comme je le suis avec les autres, j’ai appris que j’étais en sécurité avec moi-même, que je pouvais me faire confiance et que j’étais là pour moi dans mes moments pas faciles.

Quand on apprend à prendre soin de soi-même, notre corps libère de l’hormone ocytocine. Cette hormone est connue pour son rôle dans l’attachement mère-enfant, et aussi pour ses effets à nous faire sentir en confiance, en sécurité, calme, confiante. Elle agit contre les effets du cortisol. Il faut donc multiplier les occasions qui permettent à notre corps d’en relâcher pour diminuer les effets du stress que nous vivons au quotidien et en période de changement.

Les micros-changements eux, n’augmentent pas le stress de façon significative car ils n’entrainent pas de changement drastique ou de jugement sévère envers nous-même. Ils permettent de bâtir ton estime de toi, de t’accueillir dans tes moins bons moments et de t’auto-féliciter pour tes petits succès.

D’ailleurs, je t’invite à célébrer tes victoires et accomplissements, aussi petits soient-ils, avec une personne qui te comprends, t’apprécie et est empathique. Pour ma part, un thé avec une amie, ou une marche durant laquelle nous soulignons ce que j’ai réussi sont des célébrations qui m’encouragent à continuer à être gentille avec moi-même et à poursuivre ma transformation graduelle.

Pour éviter le mur de la terreur

Quand on choisit de faire un changement, on est excitée. Enfin, du nouveau! Puis on commence à réaliser toutes les modifications que ça apportera à notre petit train-train. Et vlam! Les doutes commencent.

Notre subconscient qui a pour travail d’assurer notre sécurité est en action. Pour lui, la stabilité et la prévisibilité c’est important. Ça a permis à l’espèce humaine de survivre des milliers d’années ces mécanismes qui nous amènent à arrêter, examiner, et trouver ce qui pourrait aller mal. Plus le changement est grand, plus il y aura de doutes sur notre capacité à réussir. On appelle ça le mur de la terreur. C’est important de reconnaitre ce mécanisme pour pouvoir l’arrêter.

Une façon d’éviter de frapper ce mur et de te retrouver paralysée par la peur, c’est de faire de petits changements qui t’amène vers le but lentement mais sûrement. Il s’agit d’être plus comme le ruisseau qui fait le tour des obstacles sur son chemin, que d’être comme le bâton de dynamite qui les fait disparaitre.

Quand cette petite voix négative se fait entendre dans ta tête et te dit pourquoi tu ne peux pas atteindre le grand but que tu as, reviens vers la petite modification que tu as choisis d’apporter cette semaine, ou ce mois-ci. Bien souvent, elle ne sera pas aussi forte ou méchante car ce n’est pas quelque chose de grandiose qui chamboulera ta vie actuelle.

Pour être en évolution constante

En tant qu’être humain nous sommes animés par le désir de découvrir et de vivre de nouvelles choses. Apparemment nous avons un gène de la curiosité. Ce qui veut dire que l’on ne peut donc pas échapper à cette attirance pour le nouveau, et c’est tant mieux car cela nous amène à grandir et à évoluer.

Il arrive un moment où l’on ne peut plus faire de surplace, qu’on ne le tolère plus. En tout cas, c’est ce qui m’est arrivé à la péri ménopause. Et selon ce que j’ai lu, c’est tout à fait normal.

Je n’en pouvais plus de me sacrifier pour les autres, de choisir leurs besoins en premier, et les miens seulement s’il restait du temps ou de l’énergie. Et ça, bien sûr, ça n’arrivait pas.

En replongeant dans les livres de développement personnel, j’ai appris à propos de la puissance de se fixer un but. J’ai tenté de le faire comme décrit, mais je n’y arrivais pas. J’avais encore mes responsabilités familiales et professionnelles et je tentais de ne décevoir personne, sauf moi.

Et puis j’ai j’entendu parler du concept de changer notre vie 1% par jour. C’est ce que j’appelle des micro-changements dans cet article. Plutôt que d’être dans la force brute et les changements drastiques à tout prix, il s’agit de faire de petits changements graduels. Et ça fait toute une différence. Ma vie est très différente 13 ans après avoir commencé mes ajustements de 1%. J’ai évolué de façon constante vers mon but en modifiant certaines façons d’être et de penser.

Ce but n’est pas atteint encore. Avec la persévérance, je sais que j’arriverai à cette nouvelle réalité à laquelle j’aspire.

En conclusion, sachant que le changement est la seule constante dans notre vie, on peut extrapoler qu’il est surtout présent en micro-quantité puisque nous ne faisons pas face à de grands bouleversements quotidiennement. Il est sûrement sage d’utiliser cette réalité à notre avantage. Si l’on considère que la vie c’est comme faire de la bicyclette, il faut être en mouvement pour garder notre équilibre. On se rend à l’objectif un coup de pédale à la fois, ou un micro-changement à la fois.